• Jacques Reumeau, par Michel Maurice

    Jacques Reumeau    Michel Maurice

     

    J’ai rencontré Jacques Reumeau en 1969-1970. Je le rencontrais le week-end à Laval. Je n’avais pas encore commencé à peindre, lui était à ses débuts. Quand j’allais le voir il me montrait ses travaux. J’aimais cette force authentique. C’était l’époque des pastels gras avec encre de Chine. Il me parlait de ses problèmes techniques (je me souviens qu’il avait des soucis avec les fixatifs).
    Vers 1973, j’ai commencé à peindre. Comme lui, j’ai pris la décision de ne faire que ça. Nous étions peu nombreux en Mayenne à cette époque à choisir la peinture sans gagne-pain à côté.
    Chez Jacques il y avait une boulimie qui m’impressionnait, il produisait beaucoup... Je me souviens en particulier des grands singes (et que sont devenues les statuettes mi-indiennes mi-aztèques ?).
    Il parlait d’Odilon Redon qu’il aimait beaucoup, ce qui n’était pas une référence très commune.
    Au grand séminaire, il avait une grande chambre et un atelier contigu, il semblait respirer, les grands formats étaient possibles.
    Il y avait beaucoup de foisonnements dans sa peinture. C’était une peinture dense. Durant les années quatre-vingt, il me semble que sa peinture s’allégeait.
    Dans une des dernières expositions, au Syndicat d’Initiative de Laval, que des grands lavis aquarelles de bleu, dépouillés, avec quelques signes, petits villages, ponts, échelles, clochers. Un peu chinois. Très beau.
    Alors qu’il connaissait de plus en plus de difficultés au niveau santé, énergie, sa peinture donnait l’impression de passer par d’autres chemins, moins combatifs, plus sereins.
    Le temps passant, je ne comprends pas bien le manque de reconnaissance de la ville de Laval pour Jacques Reumeau. Une rétrospective permettrait de faire connaître sa peinture qui était sa vie.
     
    Michel Maurice, Février 2000,
    Tiens n°8, 2000. 

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  • Commentaires

    1
    Jeudi 22 Septembre 2011 à 21:39

    J'aime ce texte de Michel Maurice.

    J'ai connu Jacques Reumeau quand nous étions enfants. Nous habitions le même quartier et nous étions au lycée ensemble. C'était un enfant maltraité. Je l'ai revu au début des années 80. Il  habitait un tout petit appartement près de la place de la préfecture. Il travaillait au pastel sur une toile représentant des bouteilles. 

    C'était un type torturé qui souffrait. Le dessin et la peinture étaient ses refuges.

    Alain

     

     

     



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