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D’ici quelque temps je partirai
D’ici quelque temps je partirai
pantelante et grimée le cynismeIl m’emmènera
la tête mille fois de bonze
et nous exécuterons les rhapsodies
où heurts et crans d’arrêt se fractionnentJ’emprunterai les leurres et les quidams
dévisagerai une jambe au galbe de mort subite
le calfeutrerai
le retournerai
aspirée de son écume aux grimoiresLes dystrophies d’une espace
les lendemains sculptés
de nos vertiges aux toiles de charmeuse
l’inénarrable courtisanJe lui rendrai ses cils et ses lèvres
juste un instant
me les recoudrai de suite
la patine exaucéeIl saignera le bourgeon équivoque
aux plumes d’un pourtant bariolé
de nos sinueuses je capterai les cafards
les danses
les bijoux de nos algorithmesQuelles que soient ses griffures
ses essaims encastrés
je tanguerai chamades et pourtours
aux filins d’acier30 6 2018
La Fiancée vespérale (extrait), par Claude-Lucien Cauët :
à la minute alanguie sur le marbre de la chaussée
au souffle de lumière qui irise le lac
nos mains de gentiane s’enveloppent en retenant nos sueurs au parfum de bois et de mousse
marche nuptiale à la mode parsemée de rires dans nos mandibules déhanchées
les canards se moquent
les musiciens s’accordent
et nous cherchons l’égarement qui rejouera la peur des contes enfantinsau carrefour des escarmouches
le vent porte un avion de papier sur lequel sont inscrits nos serments à l’encre inflammable
la feuille d’un sycomore et dans ses branches hautes une dame blanche me regarde
et nous guide vers le havre de nos délires
les arcanes de ta bouche raidissent mon verbe d’orgueil
tant que je parlerai tu ne souffriras pas
tant que tu parleras je resterai vivanten t’encerclant dans mon corral à cran je possède ton corps simple apprivoisé de sa grâce
il vibre à l’accroche de mes doigts
explose sur la toile des légendes et s’en vient à l’envi
je tiens dans mes bras le début et la fin
tu le sais
en tes reins qui portent ce qui les entoure
et la charge du monde
mine de rien ce n’est pas aller si loin
des galaxies les amas sont là que j’enfourne à la pelle dans le brasier de ton urgence
comme tu t’étonnes de tant d’ampleur j’absorbe ton visage
mes mains te captivent
je suis le ferment de tes images
le héraut de tes oracles
et le prince de tes enceintesClaude-Lucien Cauët
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