• Le Nombre Noir

     Robert-Louis Liris

    Au plus sombre du bleu de la Nuit,

    entre les heures revenantes de l’antique décompte,

    le balancier d’horloge fait entendre le bégaiement tactique

    des paroles pendulaires sans voyelles.

     

    Pour regarder en avant l’horizon n’est plus un lieu.

    Quel sophiste nyctalope de l’invisible nombre,

    a découvert en moine gyrovague les Indes noires du Zéro ?

     

    Dieu partage de l’éternité avec chaque espèce.

    Dans la calebasse creuse de minuscules planètes,

    le roi obtus des  singes  des étoiles retient sans rire,

    les trois miettes d’espérance  trinitaire de l’avenir.

     

    Sans imaginer l’orient indien de l’au delà du zéro,

    qui  de l’homme ou de  dieu osera, entre chiens,

    se défier d’un tel mécompte à tenir debout ?

     

    Allez, manège cavalier des douze heures dernières,

    tournez fumées d’ailleurs à l’arsenal marin de l’opium

    cet habilleur fumeux de l’absurde en vain révélé  !

    Qui osera,Loti, le dit de la clepsydre sans l’écrit de l’astrolabe ?

     

    La vague en hyperbole suspendue

    ne doute qu’un instant du versant de sa fin.

    De la Terre elle envie l’immobile rivage,

    à la Lune la lenteur noire du temps de l’éclipse.

     

    Des Charbonniers en charrettes sur le sentier du Vide

    conspirent dans l’ordre noir de la Quaternité du Sator.

     

    Sur l’Ile des Morts aux paysages de pavots,

    tombe la triste ténèbre d’une gravure à la manière noire,

    toutes lueurs révélées  en ordre de l’envers

    flammes froides renversées à l’Occitane de l’Eros.

     

    Charbonniers initiés de l’Ether Vague,

    offrez à la calcination inverse du nombre noir,

    le pur carbone du diamant de votre  poème.

     

                                                                              Robert-L. Liris

     

     


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