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Les lances de nymphée
d'après le Prognostic de Paracelse (1536)
Frappél’intérieur du vase s’épanouira
Le serpent porte son flambeau effacé
contre la forge de l’épée
Aucun être ne sera en Paix
à l’approche de ta fatale digérance
Aveugles des signes
ils n’auront main que pour ta vétusté
° ° °
Ramure meurtrie des foudres
Séduit
Tu élèves la fleur qui périra
au devant des potagers
Senteur fuyante
En vain d’éclore
Floricole tu choieras
d’atteindre l’ivraie
des épis grappillés
° ° °
Les portes closes de la cité
colombes chassées
Tu n’es que parmi ces guerriers
au corps dissocié
Lazurite des trophées succombe en la nuit
Dépit en colline
aux vaines séductions
La lumière
sous le tertre des vins
° ° °
Arbre et castel
aux combles des plaines
Fils morcelé
le village sera membre d’imposture
Aux céruses des faveurs partagées
Des cernes s’imposeront
de n’avoir su concourir
° ° °
D’Orient viendra ce Midi
qui tant fut fustigé
Sous une pluie de pierre dorée
tressaillira ta couronne
où Sagesse dort
Tu iras en licol
vers le cloaque que tu n’avais reconnu
°°°
Après les noyades de ton assemblée
à l’outre du gué
Sapide
tu glisseras à l’ombre des monts
Le vent indisposé à volatiliser
ton fruit en ignition
Parcellement retrouvé
te choieront quelques lauriers
Mais “... ce qui est divisé n’est
jamais durable...” - Paracelse –
° ° °
L’Esprit écartelé
ton corps finissant tel Diomède
Tu ne vois dans le miroir
que ton ecclésiastique souveraineté
Pierre enlisée d’ignorance
Le feu seul aurait dû nourrir
ton noir dessein
“L’eau du feu
par l’esprit corps
Tu vas
au soir des berges
...”
° ° °
Lorsque ta main ignée
s’accouplera au soleil
Rouge
la pierre échinera
les arbres de sa Roue
Chuteront tes fondations
Affligé
Si tu trouves là
teinture à t’édifier
tu n’auras que faune en meurtritude
°°°
Aux souffrances d’avoir été
ce que tu paraissais
porté au bois
Ou chêne en verge te frappe
Loin du vaisseau en escale
au port d’entre mer et éther
Pourrais-tu mourir
en forêt Néméenne
Lion de Diane
° ° °
Vêtements meurtris des joutes
poétisés sous la geste d’eau
Sept fois
pochés en cendre
Ta naissance drainée par des canaux
s’effondre le superflu
Tu t’embouques
° ° °
Le suc des frimas
n’est point gaufre lorsque l’abeille
se défait au cercle des neiges
L’ours n’a plus que ses griffes médiates
alors que s’estompe le rêve
des chaleurs récoltées
° ° °
Tu chuteras de ce trône
car ses faveurs ne sont que joug
Les brocards
bistreront ton front
Et l’impossible sera coronale
éclipse
° ° °
Fenaison des générosités
avant le regain des malveillances
L’escorte d’autrui
prendra pour fol et dimorphe
ton pas en sapience
° ° °
“L’île de l’arbre gouvernait ta chymie
Quand l’accroc d’...”
Passerelle forjetée
à la rencontre d’orgueilleux murs
La lettre ne sera l’œuvre
Générosité affadie
Ta liberté enchaîne l’homme
au tablier sur l’onde
Gratte en la folie
pour atteindre le tison
des eaux errantes au squelette crénelé
° ° °Il n'est de trône sans toit
de tête sans membre
Au-delà de la tour
point de briquetage
Membre gracile
L'unité se fera intense
par un maître insoupçonné
° ° °
Il nous faut bannir
ces vains travaux
textes en friches
d’œillades sommaires
Déchirer ces textes aux balustrades d’antan
Enflamme nature
et par la campagne
accomplis une sente parmi les carlines
Présomptueusement
les écrits ne soutiendront
de leurs étals
la lassitude de tes yeux
° ° °
Après les paupières du talion
tu graves en pierre
la reconstruction des coraux
aux caillots des peines
Lorsque en conception
se retrouvent appareilleur et barbare
Que cendre est sable
aux lances imparfaites
° ° °
Ton fils n’est encor sublimé
Les vents dresseront leurs falaises
meurtrissant ton sein
Le cerf brassé d’or
quittera ce jardin
où feuillage allégorique ne t’abrite
Chaîne tirant sur trois bâillantes gueules
Fleurs à chercher
Mais Midi viendra après le Sud
et l’air sera de larme
° ° °
Les bois d’ivresse attirent à terre
ton front
Les hardes souillent la concorde
parcours recommencé
Reviens à la Fontaine de la Porte
Les sources laveront tes peines
et dans le cratère des lisières
daguet tu seras
° ° °
Saturne vomit
fils et pierre
Le royaume abandonné
se remise en terre
Et rose passera
par les teintes si tu ne t’aveugles
Le Sage en Magie se terre
°°°
L’aigle de son bec
subjuguera ton habitacle
dévorera ton corps arrosé
vivra en tes fastuosités
Le premier démantelé
en ce leurre dont tu avais paré l’onde
L’aigle reviendra souvent
éveillant les ombres
laborieusement
à la torche
dans l’haleine du combat gagné
° ° °
Moine ou guerrier lançant sa rapière
médiateur du vase
Tu seras reconnu
par les vœux du brouillard
L’humilité
aux flammèches philosophales
loin de cet orbe enférique
°°°
La division des vagues
empale la galère
Les trois fleurs
violette
lys
amaranthe
seront en ce trépied
L’unité te sera miel
° ° °
Il ne doit être de stérile alliance
La passion est hostile aux braises
L’ours nous approche de la vierge
lorsque souffre le coq rouge
sous les lumières
L’homme périra
Ta main ne retiendra la dague palpitante
° ° °
Les fols détours
gerçure au fronton
Misère drainée
aux grèves de sismique valeur
Nœud te liant au joug
Sur ta croyance boisé des rames
le sceau n’a de patience
Sasseur effleuré
° ° °
Sibyllique
l’été le plaça sur la roche
Mercure blanc
sur l’herbe saturnienne
d’un moresque lange
s’il n’est de doute
sur Vénus
Rose cuivrée des ruelles
donnera la couronne
Mars
sera en résidence
aux mains du soleil
La meute du burin
te jugera digne du repas
° ° °
Corps du miel
à demi nu
Les félons cheminent
en dérive lépreuse
Belligérance
afin
d’écharder à gré
le déjà opprimé
Le métal d’Ether
abattra les armes
pour l’union en Népenthès
° ° °
Malgré céruse
il n’y aura de cheveux homogènes
Le temps uniflore
courbera les roseaux
Confusionné
tu subiras diurne le courroux
si
retors
greffé
l’esprit s’attache à l’oiseleur déplaisant
° ° °
Petite montagne
où l'agneau ne doit se mettre
à l'abri des vents et de la pluie
À son pré
sera vaisseau du palais suspendu
° ° °
Même au tréfonds des labyrinthes
loin des ennemis
Le siège souverain ne sera
à tes alliés comme à ton enneigé
jardin
Natale lumière
considérée
Seule une roche
pourrait prendre assise
Le feu ne pourra s’accorder
sur le vil dessein de l’or
Soit statuaire
afin que le maître
assiste ta science
° ° °
Eléments retrouvés
mâles et légers
Aux halliers du sublunaire
provisoire dallage
L’enfant sera
aux chagrines engeances filiales
Au suc
propre de sa matrice
L’enfant du souffre
se portera à la nature
de chymiques inscriptions
° ° °
Après les sueurs insomniaques
Sous les nuits forcenées
le dallage bruyant
des enfants rotacés
ploie en faconde
Le mal n’atteindra la geste
du berceau
Nul ne pourra t’approcher
Ta main faculaire
l’ongle griffant les racines
Au pied de Parnasse
l’Arbre Solaire
Là
assoupi
le vieillard
Patrice Thierry
L'Éther Vague, 1981
repris in Portrait de l'éditeur en montreur d'ours : Patrice Thierry
Les Amis de l'Éther Vague, 1999.
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