• nuit du 24 juillet 2009

    nuit du 24 juillet 2009








    Goût de l’érémitisme (tel que je l’imagine). Mon immobilité, mon inertie : impression d’être un malade, fiévreux ou simplement très las, qui sent très violemment la vie vivante autour de lui, et s’interroge obstinément. Je me sens aussi très proche des prisonniers, cloîtré comme eux. Ai-je peur de l’enfermement ? Se trouver attaché à d’autres prisonniers, à une loi carcérale, attaché à l’ineffaçable. Après, la nuit n’est plus nuit, en ce sens où le sommeil dans le noir est comme interdit, terrifiant car il représente l’abandon au juge, l’abandon au bourreau.

    • Où était-il dit qu’un enfant doit connaître son père ?
    Où était-il dit que l’instinct ne peut se dompter sans l’écriture et les signes ? Où était-il dit que tout naît
    de l’instinct et de la peur ? Et que la peur fut un habitacle ? Où cela ? Dans le futur ? Si cela n’avait été qu’un leurre jusqu’alors efficace. 

    • La mort au fond de soi (et ceux qui ont franchi le cap, et qu'on oublie assez).

    • Je faisais la queue pour acheter du « aish », des galettes qui tiennent lieu de pain. Nous guettions tous l’arrivée d’une livraison, car l’étal était vide. L’attente a duré un bon moment, je voyais à mon étonnement les cairotes plus patients qu’à l’habitude. Puis nous aperçûmes tous le transporteur à bicyclette, avec un grand plateau rempli de galettes sur le sommet de son crâne. Une expédition comme on en voit souvent ici, et c’est toujours un miracle de les voir tenir en équilibre leur marchandise, malgré les maints obstacles surgissant. Mais, alors que le plateau attendu poliment était presque arrivé à bon port, le jeune homme a vu son trésor pris d’assaut, chacun voulant se servir avant l’autre, si bien que le plateau fut renversé et qu’une bonne partie de la marchandise s'est retrouvée dans la boue qui, depuis deux jours qu’il pleut, suinte des égouts. 

    j-c L

    Le Caire, 25 janvier 1990
















     

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  • Commentaires

    1
    Mardi 28 Février 2012 à 18:26

    Une photo vraiment intéressante, c'est vrai qu'elle montre bien le rapport que le Caire entretien avec ses enfants que l'on voit dans les rues.



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